histoire Il arrive que le but de sa vie soit présent, à quelques années de là et pourtant il a fallu juste un détail, un fait pour que le destin s’effondre. Le hasard n'est qu'un labyrinthe dans lequel personne n'arrive à se dépaître. Les murs larges rendent aveugles. Il arrive alors de se perdre dans ce dédale du destin. Il a fallu que le premier héritier soit une un poupon féminin. La place de Lord de la région de Maniolya est dès lors répudiée. Mais la journée ne s'assombrit pas pour cette enfant en bas-âge.

Les premiers pas en tant qu'individu sont caduques mais entourés d'innocence et de protection. Ils ne mèneront pas au rang de Lord mais à celle d'une noble, d'une régente envers le descendant mâle. L'aînée sera la rivière qui ménera la barque portant le futur seigneur. Des mots, des pages, des  leçons, des cours s'enchaînent au fur et à mesure que la raison grandit et que le corps s'endurcit. La bienséance, l'escrime, la région, la politique, l'équitation, tout cela se grave dans cet esprit juvénile.

Pas un instant de rebellion n'a paru mais la naïveté n'est plus. La jeune fille suit le chemin qui se dresse devant elle. Le labyrinthe semble moins envoûtant, moins joueur. Les yeux découvrent les batailles, les lèvres se murent dans le silence en écoutant au loin les divers discours, les multiples entrevues. Il faut apprendre, il faut comprendre, il faut tracer la voie pour le frère enfin né. Il est temps de rencontrer l'extérieur des murailles de pierres.

Une chevauchée de quelques années dirige vers la réalité du monde. La politique est la rigueur qu'importe les rangs. Le gaspillage, les vols, la frivolité, la trahison, l'infidélité, l’intolérance sont punis sans pour autant que les hauts placés mettent en position une surveillance abusive ni n'acceptent les doléances sans preuve. Ce n'est pas despotique mais il est nécessaire d'être sévère contre le mal qui peut ronger Maniolya. L'injustice se mêle au bon coeur de la population. L'hallebarde pourfend des bandits et défend les villageois. Des pactes que la jeune femme observe cautionnent la paix ou plutôt entente. Les régions échangent pour vivre. Les décrets ne sont pas toujours juste et cléments. Les humains et autres espèces peuvent devenir de la gangrène envers leur proche. Il arrive qu'il faille éliminer cette peste alors la cavalière est devenue juge et bourreau au nom de son frère. La lame ne tranche pas souvent la chair mais quand il le faut, malgré la douleur, quand le pardon n'est pas une éventualité, les corps tombent sans vie.

L'âge adulte n'est qu'un fardeau de plus. La fratrie est devenue lord et la régente ambassadrice et lame de son seigneur. La relation entre les deux n'est guère conflictuelle au damn de certains. Les ordres sont les ordres. La vie de la femme guerrière appartient à celui qui lui a donné ce nouveau titre. Elle porte son nom, elle tient son étendard, elle représente sa contrée et son sang et elle en restera digne quoi qu'il en coûte.