histoireFélicitation madame pour la naissance de votre deuxième enfant, c'est un magnifique petit garçon !
À ses mots, la nourrice a remit le nouveau-né enveloppé d'un drap bleu à sa mère, la Reine d'Ylisse, dont cette dernière était exténuée après la mise au monde de l'enfant. Elle y apercevait néanmoins quelques cheveux bleus qui étaient déjà présent au-dessus de sa tête.
-...Chrom...
- Mère ?
Une petite fille blonde avec la marque de la Sainte-Lignée sur le front, d'environ quatre ans et ressemblant énormément à la Reine en version miniature, fit soudainement son apparition sous l'arc de la porte.
- Emmeryn...Viens me voir.
Cette dernière s'exécuta et s'avança lentement, sans dire un mot, mais l'on pouvait lire la joie dans ses yeux lorsqu'elle entendait les petits gazouillis résonner dans la pièce. Sa mère arrangea légèrement le drap afin que sa fille puisse avoir un meilleur aperçu de ce qu'elle avait, ou plutôt de qui elle avait dans les bras.
- C'est...
- C'est ton petit frère, Chrom.
Emmeryn clignota des yeux pendant un bref instant en regardant son cadet qui était maintenant à moitié en train de dormir, et releva la tête vers sa mère.
- Oh... Il est mignon !
Les deux filles savouraient ce moment toutes les deux et ce jour-là, à part elles et les nourrices, personne n'est venu dans la chambre. Parce que l'Exalt avait des affaires politiques ailleurs.***
Prince Chrom d'Ylisse.C'est le titre que j'ai acquis à ma naissance. Une vie de château s'offrait à moi à partir de ce moment, c'est vrai, qui étais-je pour me plaindre ? En tant que descendant du premier Exalt et du Roi-héros Marth, j'avais une vie rêvée, avec ma grande sœur aînée de six ans de plus que moi qui était d'une gentillesse incommensurable et ma petite sœur Lissa qui a vu le jour quatre ans après. Et cette dernière, n'a jamais pu vraiment voir le visage de notre mère...Non. Même de nos parents. Ma mère est décédée quelques temps après sa naissance et mon père...L'Exalt...Il a provoqué une guerre contre Plégia juste pour étendre le royaume, sans se soucier de sa propre famille et de son peuple qui avaient besoin de lui. Je ne sais pas si c'est la perte de sa femme qui lui a fait perdre la raison, mais pour ma part, ce n'est qu'une infime partie de ce qu'il a poussé à provoquer cette horreur et mourant ensuite lâchement sur le champ de bataille. Et jamais, au grand jamais je ne lui pardonnerais ce qu'il nous a fait enduré, en laissant derrière lui famine, désolation et un lourd fardeau à faire porter à Emmeryn pour un si jeune âge...A neuf ans seulement, elle a dû devenir le nouvel Exalt. Moi je n'étais qu'un enfant à l'époque, mais j'ai encore des bribes de souvenirs de cette période sombre. Jamais je n'aurais voulu devenir comme mon père.
Durant mon enfance, je me souviens des moments que j'ai passé à l'intérieur de château à rêver de devenir plus tard un grand guerrier, car étant l'élu de Falchion, je n'avais qu'une hâte : devenir plus fort afin de protéger au mieux mes sœurs et de veiller au mieux avec elles sur le royaume. Sauf que, c'était plutôt moi qui me faisait protéger. On m'a remit sous l'aile de Frederick alors que je n'avais que 7 ans, c'était lui qui était charger de jeter un œil sur nous, mais je n'en faisais qu'à ma tête. Je voulais être libre, être comme les autres,
« pourquoi suis-je différent des autres ?» me demandais-je.
« Pourquoi dois-je apprendre toutes ces bonnes manières inutiles ? » Il m'arrivait même de sortir sans escorte pour essayer de découvrir l'extérieur, sans succès haha...Je me faisais même réprimander par rapport au fait que mon titre de Prince ne me le permettait pas, que j'étais trop jeune...Ah ça je m'en souviens encore.
Ce n'est que durant mon adolescence que j'ai fait la connaissance d'une bonne partie de mes compagnons d'armes et qui, avec certain de mes amis d'enfance, sont devenu des Veilleurs, une milice royale menée par mes soins qui a pour rôle de patrouiller autour d'Ylisse afin de maintenir la paix qu'Emm' a réussi à installer au prix de nombreux sacrifices. C'était il y a dix ans de cela, et je m'en souviens comme si c'était hier. Sentant que je m'étais grandement amélioré dans mes techniques de combat, je me sentais prêt à enfin prendre mes responsabilités de meneur, puisque c'était à cela que j'étais destiné. D'ailleurs, je me souviens aussi qu'approchant de l'âge adulte, on me rabâchait l'étiquette concernant les femmes, à cette époque là, je n'avais aucune idée, ni aucun attachement particulier sur ce qu'était l'amour. J'étais même...Comment dire, une catastrophe sur le sujet ! Mais c'était loin de mes principales priorités et j'avais le temps d'y penser.
Puis de jour en jour, l'ennui était ce qui comblait mes journées. Elles se ressemblaient quasiment toutes, entre ma vie de prince et celle de commandant, je ne connaissais rien d'autre.
Jusqu'au jour où j'ai rencontré Robin peu avant ma vingtième année. Je me souviens comme si c'était hier...Je rentrais d'une ballade avec ma sœur et Frederick, et je l'ai vu là, allongée dans ce champ, seule, avec ses magnifiques cheveux immaculés comme si un ange était en train de dormir. Et lorsque je lui ai tendu la main pour l'aider à se relever et que nos regards se sont croisés, au fond de moi, j'ai senti quelque chose de familier et de chaud, je ne savais pas encore ce qu'était cette sensation, mais j'étais sûr d'une chose : rien n'allait être comme avant.
On dit que notre monde est rempli de mystères inexplicables...Hé bien l'amnésie et le talent inné de Robin en font partie. Ou encore ma rencontre avec
« Marth », que j'ai découvert plus tard que c'était en fait une femme qui connaissait le futur et qui était là pour nous sauver la vie munie de la même Falchion que moi. Et étrangement, je trouvais que dans son regard, son sourire, je revoyais totalement Robin. Déjà tout petit, je croyais aux histoires de destin, et ces événements ne faisaient que confirmer ce que je pensais. J'ai toujours cru aussi qu'on pouvait le changer, éviter le pire pour du meilleur, mais la guerre contre Plégia que Gangrel a déclaré contre notre nation, le kidnapping d'Em' et son suicide pour que je n'ai pas à porter le lourd fardeau de choisir entre ma famille ou mon devoir...J'ai compris qu'il y avait aussi du pire dans le meilleur. Sauf que j'étais tellement aveuglé par la haine et la tristesse d'avoir perdu celle qui a été mon guide toute ma vie que je ne le voyais pas. Ou plutôt, que je refusais de le voir. Mais c'est grâce à mes compagnons que j'ai finalement ouvert les yeux...Et surtout grâce à Robin. J'ai aussi réalisé à quel point je tenais à elle, non plus que de simples amis mais bien plus que ça. Je me souviens que, j'ai compris d'où venait ce drôle de sentiment quand je l'ai rencontrée pour la première fois. Lorsqu'elle est venue me réconforter dans ma tente après la disparition tragique de ma sœur, c'est là que cela s'est dévoilé à moi.
Je l'aimais.Je dois dire que le doute semait mon esprit après cette réalisation, j'avais peur de briser notre amitié s'il y avait un non retour de mes sentiments. Dire que j'ai agi comme un idiot qui n'arrivait plus à aligner un mot correct à sa présence après cela ! Puis il y avait les deux accidents avec les bains qui me rendaient encore plus nerveux... Euuh...E-Et jusqu'au jour où j'ai pris mon courage à deux même pour tout lui dire. Je me souviens un bref instant avoir cru que mon cœur allait être brisé, mais lorsqu'elle a dit oui...Je me suis senti le plus heureux des hommes ! Robin a toujours eu ce truc, de me faire sourire et à trouver les mots justes pour me faire remonter le moral.
Mais il y avait cette fichue guerre à terminer, et sans cela, nous ne pouvions pas suivre nos cœurs et reconstruire le royaume après les dégâts qui ont été causés.
Et elle se termina. De là, une nouvelle vie s'offrait à tous et la nôtre ne pouvait réellement commencer que quand j'ai pris mes responsabilités en tant que nouveau régent d'Ylisse avec Robin à mes côtés. Puis à nous deux, nous cherchions à continuer à conserver ce que ma sœur à toujours maintenu : la paix.
Comme si c'était hier, je me souviens encore la sensation d'avoir eu la bague au doigt et d'être relié à vie avec l'être aimé. Avec elle, ce jour-là, nous formions comme deux moitiés d'un seul tout, et cela l'est jusqu'à aujourd'hui même.
Qu'est-ce la récompense de cet amour fusionnel entre nous deux ? Hé bien je vais vous le dire : la naissance de ma fille, Lucina, un an plus tard. Je crois que cela a été l'un des moments les plus heureux de mon existence, mais aussi l'un des plus stressant, sans plaisanter ! J'avais peur. Peur de perdre la femme que j'aime lorsqu'elle était en train de mettre au monde notre fille, les cris, les pleures, je crois bien que mon cœur a faillis lâché à ce moment malgré les quatre cent pas que je faisais pour essayer de me détendre. La peur de perdre celle que nous avons attendue depuis des mois aussi et la peur...De ne pas être un bon père.
"Comment pouvais-je l'être alors que je n'en ai pas eu moi-même ?" Et puis j'étais encore relativement jeune pour mes vingt et un ans...
"Allais-je devenir comme lui ? "Je le refusais ! Mais tout est allé si vite, quand Lucina est née, je n'ai pas eu le temps de le réaliser. En à peine deux ans, j'ai rencontré la femme de ma vie, j'ai mené une guerre, je me suis marié et je suis devenu père d'une magnifique petite fille, qui selon Robin me ressemble quasiment traits pour traits. Et quand je l'ai portée dans mes bras, je me souviens ne pas avoir pu m'empêcher de pleurer. Rien que d'y penser, j'en souris même maintenant.
J'espérais que ce bonheur et la paix qui régnait au sein de mon château et dans mon royaume allait perdurer ainsi pendant longtemps, mais je me trompais lourdement. Je me souviens qu'à peine ai-je eu le temps de réaliser que Lucina était née que ,quelques mois plus tard, on m'annonça qu'une menace venant de Valm, causée par Walhart le conquérant, troublait la paix que nous avons durement installée. Non pas qu'en Ylisse mais aussi dans les autres contrées... Alors je devais faire mon devoir et protéger ce dont j'avais la charge, en tant que que meneur, mais aussi en tant que père. Je me souviens que j'avais même refusé que Robin vienne avec moi, j'avais tellement peur que s'il nous arrive quelque chose , notre bébé grandisse sans parents....Même si cela était une véritable épreuve de mener cette guerre loin de ma femme et de ma fille, je devais le faire pour les protéger, elles, et tous les autres. Sauf que vous la connaissez ma Robin, même si elle a donné naissance à Lucina il y a peu, jamais elle ne m'aurait laissé me charger de cela sans elle. Aaah...et j'ai cédé. C'est vrai, sans mon autre moitié, je me sentais vide. Lissa avait raison pour ça. Alors j'ai accepté, en partant avec mes compagnons, le cœur brisé mais déterminé à mettre fin à tout cela.
***
Marth.Pendant notre périple, nos chemins se sont croisés à nouveau, pour me sauver encore la vie. Et je me souviens que c'est à cet instant que..Que...Que j'ai découvert que la jeune femme en face de moi n'était autre que Lucina, qui était selon elle venue avec d'autres enfants du futur.
Notre Lucina. Avec sa marque de la Sainte-Lignée dans son œil droit, cela ne faisait aucun doute ! J'avais enfin compris pourquoi je lui retrouvais des traits de Robin, tout s'expliquait ! Notre fille était devenue...Non je rectifie. Notre fille va devenir la magnifique guerrière qui se tenait devant nous, et rien que le fait de l'imaginer et me faire appeler déjà '' père'' alors que la Lucina de ce temps venait juste de naître, comment dire...J'avais eu énormément de mal à m'y accommoder. Mais peu à peu je m'y suis fait...Enfin presque. Jusqu'à ce que je rencontre un jeune tacticien, amnésique lui aussi, et qui était lui aussi l'un des enfants du futur. Sauf que cet enfant, c'était mon fils, Morgan. Je me souviens qu'à ce moment, j'étais à la fois heureux et inquiet...Parce qu'il ne se souvenait pas de moi, juste de sa mère. Autant dire que je me suis senti blessé, mais ce n'était pas de sa faute, je ne pouvais pas lui en vouloir. Je suppose que les liens mère/fils sont plus forts, cela expliquerait le pourquoi du comment. Il faut le dire, Morgan ressemble énormément à Robin. D'une pour ses talents de stratège hors pair, ses traits du visage et de deux, parce qu'il a une une partie de son caractère, surtout son optimisme. Sinon si c'était son côté susceptible...hem.
Et puis, je me rappelle de la défaite de Walhart, malgré les sacrifices qu'on a dû faire. Tout était enfin fini. Nous croyions tous que nous allions retourner vaquer à nos occupations respectives, moi le premier, mais hélas... C'était trop simple, et j'aurais dû m'en douter. Le roi de Plégia de l'époque... Valldar, l'homme qui avait tenté dans le passé d'assassiner ma sœur... Je savais que c'était louche qu'il nous aide pendant notre campagne contre Walhart sans rien en échange. Si. L'emblem du feu que je gardais précieusement et avec, se servir de sa propre fille, l'hôte de Grima, afin de ramener ce maudit Dragon Déchu à la vie. Et sa fille n'était autre que Robin mais à mes yeux, c'était la femme que j'ai aimée et que j'aime toujours, et rien ne pourrait le changer. Elle est l'une des nôtres ! Ces histoires de destin ne rimaient à rien, ça j'en étais convaincu et j'étais persuadé que nous réécririons le futur de nos propres mains.
Alors il fallait vaincre Valldar, coûte que coûte.
Je me rappelle que le combat avait été rude, très rude... Et malgré l'attaque que Robin a essayé de retenir pour ne pas me tuer, on s'en est tous sorti indemne et Valldar a été vaincu. Mais le combat n'était pas encore terminé, il fallait mettre un terme à la folie du Dragon Déchu, l'empêcher de détruire nos vies. J'avais besoin que Naga nous aide...Et elle l'a fait, en m’octroyant le pouvoir d'endormir Grima pendant des siècles. Pour moi, c'était la meilleure solution, je voulais être égoïste pour une fois et vivre dans un havre de paix avec ma famille comme je l'ai toujours souhaité, mais Robin ne voulait pas léguer la vengeance de cette bête à nos descendants. Elle avait raison, mais...Je ne voulais pas la perdre. J'aurais été un homme brisé, je voulais l'avoir à mes côtés pour l'éternité. Alors je me souviens que, je lui ai fait promettre de ne pas se sacrifier pour faire disparaître définitivement Grima. Mais lors de la bataille finale, Robin la brisa. L'être en lequel j'avais le plus confiance, avec lequel j'avais fait le serment de toujours tout se dire m'avait mentit. Je savais très bien qu'elle le faisait pour nous tous, mais...Je...Lorsque j'ai senti son corps s'évaporer peu à peu dans mes bras, je me suis senti partir avec elle à ce moment-là. Une partie de moi n'existait plus.
Pendant un an, je n'étais plus le même. Mes pensées étaient enivrées par ma femme et je n'avais qu'une obsession : la retrouvée. Puis de voir Lucina, âgée de presque trois ans à mon retour, grandir de jour en jour me faisait de plus en plus souffrir.
" Et si Robin ne revenait jamais , que vais-je dire à ma fille ? '' pensais-je. Je savais que Naga avait dit qu'il y a avait une infime chance qu'elle me revienne, alors dès que je pouvais me libérer de mon devoir de régent, je la saisissais.
Et là, je l'ai revue dans le même champ, exactement dans la même position de quand je l'ai rencontrée pour la première fois. Ces cheveux couleur neige, ces yeux marron...C'était la même.
Ma Robin. L'image de la revoir à nouveau dans mes bras me revient en tête. C'était fini...Vraiment fini...Je ne rêvais plus.
Je ne rêvais plus...
Je ne rêvais pas. La vie reprenait son court normal, et je n'ai même pas eu besoin d'attendre longtemps avant de tenir mon fils dans mes bras, mon petit garçon était né lui aussi. J'étais à nouveau un homme comblé. Malgré tout, je ne savais pas si -
- Papa ! Papa ! Papa ! Papa ! Y'a une dame qui veut te parler !… Hein ?
***
Le Monarque, qui était assit sur son trône le regard fixe en train de rêvasser, le coude appuyé sur le manche tout en attendant les personnes qui avaient demandé une audience avec lui viennent , sursautait, en ouvrant soudainement ses yeux saphir tout en se redressant par la même occasion. Ce réveil brutal était dû à quelqu'un qui était en train de lui tirer la cape pour essayer de le sortir de sa transe, mais même avant de se retourner, Chrom savait de qui il s'agissait, car il n'y avait qu'une seule personne pour le nommer ainsi. Enfin trois. Mais les deux derniers n'étaient pas présents. Sauf qu'en face de lui se trouvait aussi Raimi, la messagère envoyée de Regna Ferox.
- Seigneur Chrom ?Du fait de sa présence, l'Ylissien a eu soudainement un mauvais pressentiment. Il se retourna instinctivement pour voir la petite Lucina qui était en train de lui sourire malicieusement, et lorsqu'il porta à nouveau son attention sur la personne en face de lui, il essayait d'avoir un air accueillant sur son visage malgré les scénarios peu rassurant sur ce qu'on pouvait lui annoncer commençaient à germer dans sa tête.
- Veuillez m'excuser de ce moment d'inattention, je -Elle le coupa dans son élan.
- Ce n'est rien monseigneur, j'aurais attendu toute la journée pour vous transmettre ce message.Ces paroles étaient loin, très loin de rassurer le noble. Mais alors que Chrom allait ouvrir la bouche pour remercier Raimi - même s'il trouvait que c'était un peu exagéré - la petite fille de quatre ans lâcha prise sur la cape de son paternel et sans crier garde, a couru entre les deux puis sauta au cou de son père pour lui faire un câlin, en s'asseyant sur ses genoux.
- Diis, c'est quand que tu as finiii ? J'ai quelque chose à te montrer !!- Bientôt ma chérie, bientôt. Mais tu vois bien que papa est occupé ? Promis je viendrais après !
Lucina regarda son père, et baissa la tête, l'air déçue de sa réponse. Chrom détestait voir cette expression sur le visage de sa fille adorée, mais il savait qu'il ne pouvait pas faire autrement pour le moment. Alors il déposa un baiser sur la joue de l'enfant.
- Pourquoi tu n'irais pas voir ton petit frère ? Tu sais, il a besoin de sa grande sœur tout autant que ses parents !La petite fille releva la tête, et l'on pouvait voir que son visage s'était illuminé à nouveau.
- C'est vraii ?Son père acquiesça.
- Hmm...d'accord, j'y vais !!La fille lâcha prise sur son père, et courra en direction de l'allée où se trouve les chambres royales. Chrom la regarda partir, avec un sourire qui se dessina sur ses lèvres et soupira, avant de regarder Raimi.
- Ah...Les enfants ! Enfin...Que puis-je pour vous aujourd'hui ?D'un seul coup, la messagère s'abaissa pour se mettre à genoux devant lui, et tendit un message de la part du Khan régnant au monarque.
- Je crains fort de ne pas avoir de bonnes nouvelles malheureusement...L'Ylissien se leva, sa cape flottant en même temps, et a prit ce qu'on lui tendait. Chrom appréhendait, et inconsciemment, il serra la paume de Falchion avant de lire le message. Et au fil de la lecture, on pouvait voir sur son visage la stupeur à cause de ce qui était écrit. Puis ceci fait, il releva son regard inquiet vers celle qui était en face de lui qui, entre-temps s'était relevée.
''Bon sang !!''
...
- Et on ne sait quasiment rien sur ces mystérieux individus ?- Je crains que non monseigneur.Chrom fronça les sourcils et frustré, froissa ce qu'il avait dans les mains. Finalement, ce qu'il pensait être juste un mauvais pressentiment s'est avéré exacte....
- Excusez-moi, je dois aller avertir ma femme. Elle sera la plus à même de nous aider.
Le jeune homme allait partir au pas de course, mais se retourna une dernière fois vers la Feroxienne, réalisant qu'il avait oublié de dire quelque chose. Il avança, en posant une main amicale sur son épaule.
- Je vous remercie d'être venue jusqu'ici m'avertir de ce danger. J'enverrais une missive dès que possible au Khan. Surtout...Rentrez saine et sauve, c'est le plus important.
Chrom sourit légèrement, et partit aussitôt retrouver sa tacticienne qui se trouvait probablement dans leur chambre à s'occuper du nouveau nourrisson. Il traversa rapidement les couloirs, et chacun de ses pas étaient déterminés, mais son cœur lui, se serrait de plus en plus. Ce n'était pas d'aller se battre encore une fois avec ses compagnons qui le mettait dans cet état. C'était d'aller se battre à nouveau loin de ses enfants sans jamais être sûr de revenir un jour ou de risquer de perdre encore celle qu'il aime ...