Sujet: A place for my head || Lucina Dim 2 Aoû - 19:53
A place for my head
I never wanted being there
Lucina ✧ Venn
Il marchait dans les dédales des ruelles d’Ylisstol, à la recherche de quelque chose à faire pour tuer le temps. En théorie, Venn était bien évidemment supposé assister à un conseil pour le moins ennuyeux, au château royal, mais l’envie lui avait pris de fausser compagnie à tous ces gens trop guindés. Capricieux ? Bien entendu. Sournois ? Hum, oui, quelque peu. Mais en l’occurrence, il souhaitait surtout se faire discret pour ne pas être repéré par la suite. C’aurait été trop bête que d’être tiré vers ses obligations comme un sale gosse désobéissant ! Même si la métaphore lui convenait plutôt bien étends donné son actuel comportement…
Ainsi le prince de Plegia avait troqué ses belles ouailles reliées de précieusetés pour des habits souillés, de pauvre hère en errance. Il avait même accepté de marcher pieds nus si cela pouvait rendre son costume improvisé plus crédibles ! Le pauvre marchand à qui il avait proposé l’échange de vêtements devait sans doute se gargariser, à l’heure qu’il était, tout drapé dans des étoffes qu’il ne pourrait sans doute jamais se payer dans d’autres circonstances. Venn n’en avait que faire, des tenues de la sorte, il en avait à ne plus savoir quoi en faire depuis qu’il était prince.
Décidemment, ce que ce titre inutile et pompeux pouvait l’ennuyer au possible ! Lui n’avait jamais demandé à être prince, son frère le lui avait imposé et aujourd’hui, il se devait de composer avec cette situation dérangeante. Il s’y refusait en cette journée et avait donc choisit de bouder ses responsabilités juste le temps d’une après-midi, pour retrouver enfin la liberté dont il jouissait tant il n’y a pas si longtemps. Ce que trois ans peuvent passer vite… Il se languissait de sa vie d’autrefois, de ses jeux sans fins auprès de Judicaël et de sa mère encore saine d’esprit à ce moment-là.
Plus rien n’était comme avant et, en s’arrêtant au soleil d’une petite place, Venn jeta un coup d’œil au bracelet en argent fin qui ne quittait jamais son poignet ; un ouvrage de sa mère, qui savait faire les plus beaux bijoux de Plegia d’après lui. Certes, c’était un avis tout à fait personnel et subjectif, mais bien peu lui importait les avis d’autrui. Ce n’était plus comme s’il était obligé de s’y plier, après tout. Il était Prince, de ce fait il pouvait tout se permettre, non ? Oui, non, il ne savait plus vraiment lui-même. Ainsi rabattant sa capuche sur le sommet de son crâne et s’avachissant un peu près d’une fontaine modeste, il priait juste pour qu’on le laisse un peu en paix. Que personne ne vienne le trainer jusqu’à ses obligations, par pitié…