histoire En soit, il faut être honnête, Ritchy n’a jamais eu une vie difficile. Tout d’abord, il a eu la chance de ne jamais connaître le massacre de la Garenne, il y a environ vingt ans. Les humains tuant sans distinctions tous les Taguëls pouvant croiser leur route, il ne risquait pas de s’en souvenir, donc. Pas de choc traumatique au départ, loin de là. Ses parents furent sauvés avec leur petite fille qui allait devenir sa grande sœur, par des elfes venus en renfort. Ramenés sur l’île d’Elsméra, la vie offerte aux Taguëls survivants s’apparentait presque à un paradis miniature.

Lunalyne, sa mère, tomba enceinte de Ritchy après deux ans passée aux côtés des Hauts-Elfes du Sud – et plus particulièrement le cadet des princes. Sa joie fut transmise à son mari, Henrik et sa fille, Gaïa. Tous, déjà, étaient impatients de voir le petit être arriver pour mieux le cajoler. La résurrection du bonheur, voici comment était vu d’avance l’arrivée de Ritchy dans sa famille de tigres.

Seulement, quelques semaines avant sa venue au monde, une tragédie frappa le couple. Hendrik mourut. Mauvaise chute dans l’une des cascades de la forêt alors qu’il était parti cueillir quelques plantes médicinales. On ne retrouva son corps qu’après plusieurs recherches et Lunalyne demeurait inconsolable. Pourtant, l’arrivée de son futur petit ainsi que la présence de sa fille lui permirent de s’accrocher ; de même que le soutien des quelques elfes dont elle s’était accaparé l’affection sans même réellement le voir elle-même. La naissance se passa bien, même si Ritchy aurait dû avoir un frère jumeau qui ne survécu pas à la première goulée d'air, malheureusement. Ceci arrive fréquemment chez les Taguëls.


Naître entre les pattes d’une Algiz Tigresse, c’est bien, c’est sympa, ça protège. Ouai. Ouai, ouai. Sur ce point-là, on est d’accord. Mais après, il y a des points noirs. Genre la surprotection dont Ritchy a été la « malheureuse » victime jusqu’à ses seize ans. Exemple ;
« Witchyyyyy ! Witchyyyyy ! » (Oui, sa mère ne savait pas prononcer les « R »)
« Oui maman ? »
« Ou tu vas ? »
« Chez Samson, on va jouer ! »
« Je t’accompagne ! »
« …Mais mamaaaaaaaan ! J’ai douze ans et c’est le voisin d’en face ! »
« Taratata, je t’accompagne quand même mon petit ! »
« … »

Cela dit, mise à part cette habitude bien chiante et intrusive, blondie n’eut pas vraiment à se plaindre. Au moins, lui, il profitait de l’amour d’une mère, ce qui n’était pas donné à tout le monde. Surtout en prenant en compte le massacre après lequel il a vu le jour.


Cette histoire est plus que rapide et expéditive, je le sais bien. C'est volontaire. Ennuyer les lecteurs avec une histoire de quinze kilomètres simplement pour résumer une vie paisible? Je m'y refuse. Voici pourquoi je raconte ses péripéties de la sorte. J'en viens maintenant à son climax le plus total; le jour ou Lunalyne perdit elle aussi la vie.

Ce jour-là, la tigresse avait emmenée son enfant dans les clairières bordant la mer afin qu'il l'aide à la cueillette de baies diverses et variées. Fatalement, à 16 ans seulement, Ritchy voulait faire ses preuves et montrer que lui aussi pouvait marcher comme un grand. Il s'éloigna alors que sa mère ll s'éloigna alors que sa mère le lui avait formellement interdit. Que vouliez vous qu'il lui arriver de positif à ce garçon? La fatalité rattrape toujours les idiots.

Des braconniers étaient parvenus à s'introduire sur l'île. En voyant Ritchy et sa mère, de loin, ils s'étaient immédiatement imaginer combien d'argent ils pourraient se faire en vendant ces deux âmes au marché noir des esclaves. Comment ne pas faire comme eux et sourire à pleine dent lorsque la cible tant convoitée vient presque d'elle-même se jeter dans des filets tout prêts pour elle?

Ritchy n'eut pas le temps de réagir assez vite, se retrouvant bie nvite au sol, aux prises avec des mailles d'un filet de pêche dense. Cependant, ses cris attirèrent sa mère qui n'hésita pas un instant. Une bestipierre dans les mains, elle se changea en immense tigresse et entreprit de sauver son petit. Seulement, si elle parvint à faire reculer les braconniers et à ôter de Ritchy le filet maudit, elle n'était pas préparé à se battre... contrairement à ses opposants. Ils avaient des lames, des armes et s'en servir contre elle.

Ses hurlements paralysèrent au moins autant Ritchy qu'ils résonnèrent dans les forêts d'Elsméra. Pour autant, Lunalyne, bien que très rapidement mise à terre, pensait avant tout à son fils.

"COURS!"
"M-Mama..."
"COURS JE TE DIS! FUIS!"

Ni une ni deux, Ritchy bondit sur ses jambes et n'écouta que l'adrénaline qui pulsait dans ses veines. Il couru jusqu'a l'eau salée, sans se retourner. Par chance - pour la première fois - il tomba sur une barque cachée derrière d'épais rochers; appartenant sans doute aux braconniers cités plus hauts. Sans se poser de questions plus avant, Ritchy poussa l'embarcation jusque sur la mer et monta dedans, laissant le courant le guider. Il avait disparu dans la brume.


Débarqué assoiffé et affamé sur une plage Astrienne, Ritchy eut la chance d'être accueillit par des individus généreux qui l'aidèrent à se remettre sur pieds. Son apparence, rendue plus 'passe-partout' qu'elle n'aurait dû l'être par la magie que les elfes avait utilisés à sa naissance, l'aida grandement à se fondre dans la masse.

Après deux semaines passées auprès de ces charmantes personnes, Ritchy décida de s'en aller sur sa propre voie. Cela dit, ce mioche de seize ans était très débrouillard. Ce fut difficile de se débrouiller tout seul les premiers temps, mais finalement, il s’y fit et pu continuer son chemin en errant çà et là. Voyager lui plaisait beaucoup, il ne pouvait le nier.
C’est d’ailleurs ainsi qu’il fit la connaissance de ces quelques gamins que tout le monde maltraitait. La première fois, ce fut lors d’un marché. Il avait repéré un petit voleur à la sauvette et, curieux, avait décidé de le suivre. Quelle ne fut pas sa surprise de trouvé une demi-douzaine de gamins (d'ethnies aussi diverses que variées), reclus dans un endroit minable – encore plus que celui l’ayant vu naître et avec la peau sur les os !

En tant que digne représentant de sa race, Ritchy aurait dû les ignorer, les délaisser. Mais non. Car Ritchy est Ritchy. Au fond, il avait besoin de filer son affection à quelqu’un. Alors après pas mal de péripéties pour s’attirer la confiance des mômes, il décida de rester avec eux et les protège, depuis. Croyez-moi que le premier qui voudra leur faire du mal doit se préparer à se faire mordre les fesses par un tigre enragé.

Je vous l’avais bien dis qu’il n’était pas normal, c’garçon !


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